Notre centre de Kefraya connait depuis quelques mois une activité fébrile : Après avoir accueilli une importante délégation du Bundestag allemand en avril dernier et reçu la visite du patriarche maronite en déplacement dans la Bekaa, le 8 août, il a fermé ses portes pour une rénovation totale, qui a été réalisée en un temps record. Ses locaux réhabilités, mieux adaptés à ses missions, ont été inaugurés le septembre en présence de Mme France Majoie Le Lous, généreuse donatrice qui y soutient fidèlement notre action depuis de nombreuses années. Une plaque rappelle que le centre lui est aujourd’hui dédié.
S’il poursuit son action dans le domaine médical et l’accueil des personnes âgées, il est, en plus, depuis juin dernier, la base logistique de l’unité médicale mobile mise en place pour les réfugiés syriens dans la Bekaa-ouest, grâce à la Fondation Pierre Fabre. Cette unité se déplace dans les différents villages de la région où les campements de réfugiés sont les plus importants (la Bekaa héberge plus de 300.000 réfugiés). Elle traite ainsi plus d’un millier de cas par mois, très majoritairement syriens, mais également libanais, car les réfugiés cohabitent avec des Libanais pauvres que nous connaissons de longue date.
C’est dans ce contexte que j’ai accompagné à Kefraya le 9 octobre l’ambassadeur de France au Liban, S.E. M. Emmanuel Bonne, et quelques jours plus tard S.E. Mme Marta Chalhub, ambassadrice du Chili et M. Jorge Caballero, chargé d’Affaire de ce même pays en Syrie.
Nos amis diplomates ont été visiblement impressionnés par l’activité du centre et l’engagement de l’équipe de la sœur Maria Josepha, des Filles de la Charité de Besançon. Ils ont été émus par le dénuement des réfugiés avec lesquels ils se sont entretenus. En exposant leur situation, le Dr Jammal, responsable de l’Unité mobile, leur a dit qu’il était courant de voir des enfants manger de la terre pour compenser, instinctivement, des carences importantes dans leur alimentation !
La délégation chilienne a longuement visité une petite école installée dans un camp. Ce qu’ils ont vu peut se résumer ainsi : Pauvreté, dignité, propreté, sérieux et gentillesse …
Kefraya m’apparait comme un symbole de l’action de l’Ordre au Liban : profondément engagé dans le quotidien de ses missions traditionnelles et immédiatement réactif face aux nouveaux besoins. Ce dynamisme n’est possible que grâce au dévouement de nos équipes, à la foi qu’elles ont dans leur mission et dans les idéaux de l’Ordre, et à la fidélité de nos donateurs. La générosité d’importants mécènes a permis de faire des bonds en avant, mais l’aide de tous est indispensable pour consolider l’acquis et rendre possible la réalisation de nouveaux projets. Dans la Bekaa, comme dans tout le Liban, la misère est impressionnante. Nous comptons sur vous !