Un nouveau massacre des Innocents
La pauvreté frappe durement les Libanais et leur inflige un sort impitoyable dont les premières victimes sont les tout jeunes enfants.
Noël 2021
Aucune des personnes présentes sur le chemin du calvaire ne pouvait imaginer l’immense joie de la résurrection qui allait s’ensuivre deux aubes plus tard et qui changea notre monde tout entier.
Sans tomber dans une exagération déplacée, nous pouvons véritablement parler d’une hécatombe et pour ainsi dire d’une sorte de « remake » du massacre des innocents version moderne !
Depuis que le Liban dans sa très grande majorité est passé sous le seuil de pauvreté, les parents n’arrivent plus à acheter du lait infantile pour leurs enfants en bas âge.
Par le passé, depuis les 46 dernières années, Le Liban a subi différentes épreuves : le fléau de la guerre civile, l’invasion des armées étrangères, les très lourds bombardements parfois ininterrompus, pendant cent jours, des zones civiles, mais jamais, au grand jamais, il n’avait été écrasé par cette implacable pauvreté qui s’est abattue sur lui depuis deux ans.
Non jamais, pareille détresse n’avait envahi ce pays.
Cette résilience libanaise désormais légendaire avait toujours été victorieuse de la fatalité et permis au Liban de reconstruire sans délai les effroyables ravages causés par les bombes et les attentats.
Mais aujourd’hui ces mêmes Libanais sont gagnés par la désespérance. 46 ans de guerre et d’instabilité, c’est particulièrement long. « D’où viendra notre salut ? », se disent-ils ? « Aurons-nous un jour, le droit à un peu de paix et de stabilité ? ».
Ils ont admirablement lutté pendant deux générations pour la survie de leur État, leur pays, leur famille disséminée dans le monde pour un exil salutaire.
Pour en arriver où ? Le constat est alarmant : aujourd’hui, plus de 150 000 enfants de moins de deux ans ont faim et ne reçoivent plus ni vaccins ni soins pour lutter contre les maladies infantiles.
Oui, 150 000 enfants en bas âge ont une espérance de vie totalement dégradée, voire compromise.
C’est comme si je vous disais que la France comptait en 2021 plus de 1,5 millions d’enfants de moins de deux ans menacés par la faim et la maladie.
C’est bien cela que vivent nos amis libanais. C’est à cette dernière extrémité qu’est rendue cette « Autre France », implantée au coeur de l’Orient qu’est le Liban.
J’ai vu des parents venir pleurer en implorant une boîte de lait pour leur nourrisson, nous avouant que depuis plusieurs jours ils nourrissaient leur bébé avec du bouillon de riz faute de pouvoir acheter une boite de 400 grammes de lait premier âge. Et je ne vous décris pas le sentiment de honte et d’impuissance de tous ces pères de famille désormais incapables, malgré eux, de subvenir aux besoins élémentaires de leurs enfants, sentiment qui ont poussé certains à la solution extrême et désespérée du suicide. Les cas se multiplient de façon inquiétante.
A titre indicatif, la boîte de lait de 400g pour le 1er âge était vendue 12 000 LL avant l’été. Aujourd’hui, elle coûte 150 000 LL. Ce qui signifie que le budget mensuel nécessaire pour nourrir un nouveau-né est supérieur au Smic.
Depuis la grande famine de 1915, due aux razzias de l’occupant ottoman et au blocus maritime des Alliés, durant laquelle un tiers de la population était morte de faim et la moitié des enfants n’avait pas survécu, jamais le Liban n’avait pensé que ses petits-enfants connaîtraient de nouveau la faim !
Plus de la moitié des mamans, stressées, mal alimentées et épuisées, ne parviennent plus à allaiter leur enfant. Pour celles qui y parviennent, leur état de santé ne leur permet généralement pas de poursuivre l’allaitement bien longtemps.
Dans un tel contexte, le soutien que nous devons apporter en lait infantile est vital. Sans cette aide d’urgence, nombre d’enfants en bas âge ne passeront pas l’hiver.
Aujourd’hui, un siècle après, l’effondrement total de l’économie fait des tout petits ses premières victimes innocentes.
Mais comment admettre qu’au vingt-et-unième siècle, alors qu’on est capable de créer en un rien de temps un vaccin administré à l’échelle mondiale, on puisse ignorer à ce point une telle détresse qui prive des enfants de soins médicaux et de nourriture ?
La grande solitude des victimes face au silence des puissants
Comment expliquer le silence et la quasi-inaction des puissance internationales face à un tel drame ? Ignorer une telle détresse infantile, est-ce admissible ?
La non-assistance à des bébés en danger, n’est-ce pas un crime injustifiable ?
Les enfants libanais après avoir vécu des situations critiques de stress post-traumatique après cette terrible explosion quasi nucléaire du 4 août 2020, vivent aujourd’hui une immense précarité sanitaire.
Non seulement ils ont faim, mais ils n’ont plus accès aux vaccins et aux médicaments. Les enfants atteints de cancer ne sont plus traités. Ceux qui ont besoin d’intervention pour corriger une anomalie cardiaque ne peuvent plus être opérés.
Les enfants du Liban sont en grand danger.
Face à cette situation, l’Ordre de Malte au Liban s’est mobilisé et a déjà réussi, grâce à aux précieux soutiens de fidèles donateurs, à assurer une quinzaine d’interventions chirurgicales pour sauver les enfants souffrant de malformation cardiaque.
En ce qui concerne le besoin en lait infantile, Malte Liban a demandé des aides urgentes au Quai d’Orsay et à plusieurs industriels français afin de lui venir en aide pour envoyer un stock conséquent de boîtes de lait.
Pour le moment, nous n’avons pas encore réussi à réunir le budget nécessaire.
Mais vous pouvez compter sur nous, nous ne lâcherons rien dans notre lutte pour soutenir et sauver ces petites victimes. Nous avons mis et mettrons encore beaucoup de détermination pour faire parvenir aux oreilles des puissances publiques françaises et internationales ainsi qu’aux groupes de l’industrie laitière, les cris des enfants libanais qui ont faim et les pleurs de leurs parents en détresse.
Les volumes nécessaires de lait infantile
Dans notre bulletin du mois d’août, nous vous avions parlé, parmi nos 3 programmes d’actions prioritaires, du soutien alimentaire pour les enfants en bas âge. Les stocks de lait infantile étaient déjà en rupture et nous vous avions sollicités en urgence pour acquérir 35 000 boîtes de lait 1er âge pour les nourrissons afin de les remettre à nos Centres médicaux pour redistribution aux familles. Nous pensions alors que cette quantité suffirait à couvrir les besoins jusqu’en août 2022.
Lors de notre voyage au Liban en septembre dernier, nous avons mené une étude approfondie sur le terrain et avons découvert que la situation est encore bien plus grave.
Dans les 256 villages desservis par nos Centres médico-sociaux (soit 23 % du territoire libanais) les demandes de nutrition infantile ne cessent de croître. Nos Professionnels de Santé sont maintenant débordés. Nous n’arrivons plus à faire face.
En complément des soins médicaux et des médicaments, il nous faut aujourd’hui fournir du lait infantile aux familles vivant sous le seuil de pauvreté.
Pour répondre à l’urgence des demandes dans les 256 villages que nous desservons, ce n’est plus de 35 000 boîtes de lait dont nous avons besoin, mais de 188 000 boîtes de lait 1er âge et de 57 000 boîtes de lait 2ème âge pour espérer nourrir pendant 6 mois 22 800 bébés de moins de 1 an !
BHANNES le Centre IMC construit par Malte Liban en 1990
En 1990, Malte Liban, grâce à la mobilisation personnelle de SAR la Princesse Françoise de Bourbon Lobkowicz, avait construit, en accord avec les Soeurs des Filles de la Charité, un centre adapté pour les soins spécifiques apportés aux enfants handicapés moteur, dits IMC (Infirmes Moteurs Cérébraux) au sein de l’hôpital de Bhannès.
Il s’agit d’enfants dont le cerveau a subi un manque d’oxygénation à la naissance, ce qui a entraîné des lésions irréversibles, telles que l’impossibilité de coordination des mouvements.
Ces enfants IMC ont besoin de soins permanents pour les accompagner dans les gestes de la vie quotidienne. Ils nécessitent une infrastructure hospitalière particulière qui ne les prive pas pour autant de leur famille et de leur milieu affectif car ces enfants, dotés d’une intelligence intacte, ont un besoin affectif vital pour leur développement, comme tous les autres enfants.
Le Centre IMC établi par Malte Liban à Bhannès a toujours été un centre pionnier qui n’avait pas d’équivalent au Moyen-Orient.
Lorsque la pandémie de la Covid s’est répandue au Liban, le Centre IMC qui accueillait 80 enfants a dû fermer pour limiter les risques de contamination.
En accord avec les Soeurs des Filles de la Charité, le Centre IMC vient de rouvrir ses portes. Il n’accueille aujourd’hui que 25 enfants.
Nous travaillons pour rassembler le financement nécessaire afin d’ouvrir nos portes à davantage d’enfants handicapés moteurs.
Plus le temps passe, plus la population libanaise, victime d’une épreuve qui la dépasse, a compris qu’elle ne bénéficiera sans doute jamais d’un plan de sauvetage international de type Plan Marshal.
Livrée à elle-même, elle devra compter sur ses frêles épaules pour survivre au drame humanitaire qui touche aujourd’hui ses enfants.
Si les puissances étatiques, pour de multiples calculs géopolitiques ont choisi de laisser faire cet impitoyable massacre des innocents, le Liban
sait, en revanche, qu’il pourra toujours compter sur la Solidarité de ses amis Français.
Si les puissances étatiques, pour de multiples calculs géopolitiques ont choisi de laisser faire cet impitoyable massacre des innocents, le Liban
sait, en revanche, qu’il pourra toujours compter sur la Solidarité de ses amis Français.
Grâce aux soutiens de ses fidèles donateurs, Malte Liban déploiera à temps et à contretemps une solidarité sans faille envers ce petit pays mais néanmoins grand Ami de la France.
Princesse de BOURBON LOBKOWICZ,
Fondatrice
Charles-Henri d’ARAGON,
Président d’Honneur
Albert KFOURI,
Président
Joyeux Noël à tous nos Enfants,
ceux du Liban, ceux de France et ceux du monde entier !
FLASH INFO DE DERNIÈRE MINUTE
Noël sera bientôt là, même au Liban
LES JEUNES DE L’ORDRE DE MALTE AU LIBAN SE MOBILISENT
Les enfants libanais ont eux aussi plus que jamais besoin de la magie de Noël.
Très touchés par la détresse des enfants du Liban, les Jeunes volontaires de l’Ordre de Malte ont tenu à se mobiliser à leur manière. Ils lancent un projet pour Noël : « L’Etoile du berger pour les enfants du Liban ».
L’objectif de ce projet est de distribuer des cadeaux aux enfants défavorisés qui sont suivis dans les Centres médico-sociaux de l’Ordre de Malte au Liban pour que ce Noël 2021 puisse leur rendre le sourire.
Permettre à ces enfants de replonger dans l’univers du rêve et de la magie de Noël, leur faire vivre ces moments de bonheur qui enchantent les enfants du monde le jour de la Nativité, c’est le plus beau cadeau que vous pourrez leur apporter !
(Vous retrouverez toutes les données sur ce projet sur notre site internet).
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